Nous voici en 2012. Cela va faire maintenant 4 ans* que nous essayons d’avoir notre bébé.
Après cette histoire d’hypoplasie, Il nous a fallu quelques mois pour digérer la nouvelle ; du coup nous avons décidé de faire une petite pause de 5 mois afin de ne pas devenir des obsédés de la procréation et laisser mon corps (et mon esprit) se reposer.
Mais bizarrement, cette pause censée me faire du bien me remplit d’amertume. Je ne supporte plus les femmes enceintes, j’ai une overdose des annonces de grossesse.
Mon entourage tente de me rassurer mais sans succès. Ben oui, les phrases du type « C’est dans la tête, tu verras ça arrivera quand tu n y penseras plus » (ah ouais ? Et tu peux me prédire aussi les chiffres du loto ?) ou encore « Tu sais mon amie a eu des difficultés et au final elle est maman d’un petit garçon » (vraiment ? tu ne m’en veux pas si je te réponds que tu me tapes sur les nerfs ?) ne me sont d’aucun réconfort.
Je me sens fanée, affaiblie et désespérément triste. Je ne m’étais pas imaginée une seule seconde devoir me battre avec Dame Nature. J’ai naïvement pensé qu’essayer d’avoir un bébé était facile et simple.
Mon cœur se serre à la vue d’une maman et de son nourrisson et se flétrit au son d’un enfant. Je n’arrive plus à relativiser, je me sens vidée, fatiguée et diminuée.
Petit à petit je m’éloigne de mon entourage, de ma famille pour me réfugier dans ma bulle de chagrin où seul mon mari est autorisé à m’y rejoindre.
* Mon parcours du combattant se déroule sur 7 ans. Aujourd'hui je suis agée de 35 ans.