Le mois dernier, je me suis rendue à l’hôpital afin de passer une hystéroscopie.
Angoissée et fatiguée (le RDV étant à 7h du matin à l’autre bout de chez moi), je décide de me la jouer grand luxe et de m’y rendre en taxi (quelle grande fofolle je suis).
Arrivée sur place, une infirmière me prend immédiatement en charge me demandant de me déshabiller (la routine quoi) et de mettre mon joli costume d’hôpital (so sexy les petits chaussons en sac plastique, je ressemble à une serpillère agonisante).
Me sentant stressée, elle a la bonne idée de faire causette en attendant le gynéco. Enfin, une bonne idée, je vous résume :
- Vous avez des enfants ? (avoue que ça commence mal quand même)
- Euhh non, c’est pour ça que je suis là…
- Ah, mais quel est le problème ?
- Ben on soupçonne un utérus hypoplasique en forme de T
- Ben vous êtes bizarre vous dites donc ! (toi aussi tu la hais déjà ?)
- Euuhhhh oui sûrement… (j’ai perdu toute répartie face à tant d’idiotie)
- Vous êtes déjà tombée enceinte ?
- Euhhh oui 3 fois mais j’ai fait une fausse couche et deux grossesses extra-utérine
- Ah ma pauvre, vous les accumuler (connasse, oui fallait que ça sorte).
C’est à cet instant que le gynéco débarque enfin (note que pendant toute la conversation j’étais les jambes en l’air attendant le supplice) (je te vends du rêve).
Agacée et tendue, je n’ai qu’une envie c’est d’en finir au plus vite car je sens que je suis à deux doigts de la crise de nerfs et du massacre suite à cet échange avec la connasse l’infirmière.
Avant de commencer, le gynéco me demande si j’ai bien fait mon test de grossesse (étape préalable avant une hystéroscopie). Je sens que je vais pleurer… Ou lui tatouer un dégradé de mes cinq doigts sur sa joue…
Je rétorque (en ravalant mes larmes), que le test de grossesse est inutile puisque je n’ai plus de trompes et que je suis désormais stérile (et sinon, tu peux pas lire les fiches de tes patientes un peu non ?)
Ce à quoi j’ai droit comme réponse « oui mais ça aurait été bien de le faire quand même car c’est le protocole… Bon c’est pas grave» (le tout avec une petite tape sur l’épaule, du style « allez je te pardonne petite enfant »…)
A ce moment précis, je suis au bord de l’hystérie avec une envie de déverser un flot d’insultes et de me tirer fissa de cet hôpital. Mais, étant bien éduquée (oh ça va, connasse n'est plus une insulte de nos jours), je m’abstiens et tente de me calmer et d'empailler ma bonne humeur.
L’examen commence enfin et je peux même voir mon utérus sur l’écran ! Mais l’injection du sérum physiologique (utilisé pour déplisser les parois qui sont ainsi mieux visibles) est plutôt douloureuse, du coup je ne profite pas du spectacle et de mon utérus de compét'.
Au bout de 20 minutes, le show est enfin terminé et j’attends avec impatience le verdict (le gynéco étant resté silencieux pendant tout l’examen). Quand il se décide enfin à me regarder, il hoche la tête en lâchant tout simplement : « bon ben finalement il n’est pas si petit que ça, on va pouvoir commencer la FIV ».
Je m’effondre… Je ne verse pas simplement une larmichette de soulagement non, je sanglote à n’en plus finir, mes larmes inondent mes joues.
L’infirmière surprise, me tend un mouchoir et s’inquiète de savoir si j’ai mis du mascara waterproof (remarque qui a failli me faire éclater de rire comme une jument nymphomane surmenée).
C’est donc entre rires et larmes que je ressors de l’hôpital, prête à commencer les traitements pour la troisième FIV qui devrait avoir lieu au moins de juin.
Affaire à suivre…